.  001.  .Aux yeux de leurs parents, les enfants Holmes étaient parfaits. Un membre du gouvernement, un membre des services secrets et … un détective privé. Que de fierté pour Siger, ancien policier de Scotland Yard, et Violet, ancienne chimiste. Tous deux passionnés des prénoms anciens et atypiques, ils avaient longtemps cherché, lors de chaque grossesse de madame Holmes pour trouver le nom rare. Le nom qui rendrait leur enfant distinctif des autres. Bien entendu, cette idée saugrenue venait de monsieur. Écossais de naissance, Siger venait d’une famille qui avait toujours eu des noms étranges et peu communs ; il avait donc souhaité maintenir la tradition, tandis que son épouse avait insisté pour que leurs fils aient tous les trois un nom classique. Alors un accord avait été passé entre les parents : ils auraient tous les trois un nom standard, mais un surnom atypique. Ainsi naquirent Mark et William, surnommés affectueusement Mycroft et Sherlock.Mais lors de la troisième grossesse, non planifiée, aucun nom n’avait été choisi. Sherrinford était arrivé comme un cheveu sur la soupe. Et les Holmes ayant refusé de connaitre le sexe du bébé avant la naissance, comme ils avaient fait avec leurs deux premiers, n’avaient pas réellement réfléchi à un nom. Violet se creusa la tête, pendant des heures, avant d’inventer le prénom Sherrinford. Nom hors du commun, pour un enfant hors du commun..  002.  .  Benjamin de la fratrie, il avait suivit l’aîné dans son choix de carrière, et s’était dévoué à travailler également pour le gouvernement, mais dans la branche de l’espionnage. Il avait donc rejoint le MI6 au très jeune âge de vingt trois ans, et avait gravi les échelons d’une carrière brillante en devenant le plus jeune quartier-maître jamais connu depuis la création des services secrets britanniques.

.  003.  .Les collègues du jeune Sherrinford n’avait AUCUNE idée de son identité. Seule une personne au sein du MI6 connaissait sa véritable identité : M. Leur supérieur. Robuste homme d’une quarantaine d’années, il connaissait ses employés du bout des doigts, tout comme il connaissant ses ennemis et ses alliés comme le dos de sa main. Mise à part le fameux M, qui connaissait tout de lui, ou tout ce qu’il lui avait dit, lors de son entretien d’embauche et de longues discussions privées, les agents secrets, les membres du MI6 et les gardes du corps qui le côtoyaient quotidiennement, le connaissaient sous l’acronyme Q. Q, pour Quartier-maître. Simple..  004.  .  Sherrinford était bien le contraire de ses frères. Discret, silencieux et limite asocial, il préférait rester taciturne et dans son coin. Moins il se montrait en société, mieux c’était. Non pas seulement à cause de son emploi, mais parce que, à contrario de Mycroft, qui était le plus social des trois, et qui savait charmer quiconque de son tact légendaire, ou à contrario de Sherlock qui fonçait tête baissée sans réfléchir aux conséquences, Sherrinford était tout de même le plus vulnérable. Mycroft avait le gouvernement ainsi que le MI6 pour couvrir ses erreurs. Sherlock avait Scotland Yard pour le défendre, si jamais il commettait des injures envers les citoyens.Mais lui, qu’avait-il ? Ses frères et lui n’avaient pas la meilleure des relation ( à vrai dire, ils n’en avaient jamais réellement eu ), et ce n’était pas comme s’il était protégé de quoique ce soit ; en presque huit ans passés au sein du SIS Building (où se trouvait les services secrets), il avait déjà frôlé la mort plusieurs fois —— et dites-vous qu’il n’était que l’expert en informatique … ! deux fois seulement s’était-il déplacé sur le terrain, et plus jamais voulait-il recommencer.